Inter Invest

Class40/Ocean Fifty : qui va gagner la Transat Café L’Or ?

Le 26 octobre, 74 duos prendront le départ de la Transat Café L’Or. Comme avant chaque grande course, Sailorz a réuni un panel d’experts pour évoquer les forces en présence. Cette semaine, focus sur les Ocean Fifty et les Class40 avec quatre anciens vainqueurs, les tenants du titre Quentin Vlamynck (Ocean Fifty) et Nicolas Andrieu (Class40), Matthieu Souben (Ocean Fifty 2021) et Antoine Carpentier (Ocean Fifty 2019, Class40 2017 et 2021), ainsi qu’Alexis Loison, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2025, et Léonard Legrand, nouveau venu en Ocean Fifty en 2026.

En Ocean Fifty, le match s’annonce indécis avec une participation record de dix bateaux, du jamais vu dans la classe sur une transat. “Nous étions huit sur la Route du Rhum 2022, c’est bien de voir d’anciennes équipes toujours là et de nouvelles qui arrivent. La classe va bien, se réjouit Quentin Vlamynck, qui s’était imposé en 2023 avec Thibaut Vauchel-Camus (invité du dernier épisode de Pos. Report avec Baptiste Hulin).

Nos intervenants insistent tous sur le fait qu’une nouveauté va changer la donne : l’interdiction du routage à terre“Cela va complètement rebattre les cartes, confirme Matthieu Souben. Chaque team avait son propre mode de fonctionnement : certains étaient déjà très autonomes, d’autres dépendaient beaucoup de leur cellule de routage. Il va falloir passer plus de temps à la table à cartes. Cela va impliquer une autre gestion du sommeil, de la performance du bateau, de l’alimentation… Ce sera un peu l’inconnu pour tout le monde.”

À la moyenne des pronostics de nos experts, c’est le duo d’Inter Invest (Matthieu Perraut/Jean-Baptiste Gellée) qui s’impose d’une courte tête. “Ils ont un bateau récent et fiabilisé, qu’ils connaissent bien, et ont montré leur solidité depuis deux ans, quelles que soient les conditions”, argumente le même Matthieu Souben. Il est rejoint par Léonard Legrand : Le bateau, polyvalent et complet, a tout gagné en 2024 [Route des Terre Neuvas, Med Max, classement général des Ocean Fifty Series, NDLR], c’est une machine vraiment adaptée pour ce genre d’exercice. Que ça commence dans de la molle ou du vent fort, il ira bien. Partir avec un engin comme ça aide à être serein. S’ils font les bons choix météo, il n’y a pas de raison qu’ils ne soient pas devant.”

Erwan Le Roux et Audrey Ogereau (Koesio) sont également placés comme des candidats très sérieux à la victoire. “Ce duo s’est bien trouvé, note Quentin Vlamynck. Erwan maîtrise parfaitement le support et il forme Audrey, un peu comme Lalou Roucayrol l’a fait avec moi il y a quelques années. Audrey est très motivée, elle apporte autre chose dans la performance.”

Edenred trop “frais” ?

Autres prétendants au podium, Thibaut Vauchel-Camus et Damien Seguin à bord de Solidaires en Peloton, le trimaran vainqueur en 2023 avec à son bord Quentin Vlamynck, qui confie : “Suite à son démâtage il y a un an, le bateau a bien été optimisé, Thibaut l’a revu de fond en comble pour tout refaire à sa main.” Matthieu Souben ajoute : Avec Damien, ils forment un duo bien complémentaire et se connaissent depuis très longtemps. Ce sont deux régatiers acharnés qui ne lâcheront rien jusqu’à la fin.” Au même niveau, nos experts placent le duo Baptiste Hulin/Thomas Rouxel (Viabilis Océans), dont Léonard Legrand, qui a navigué deux saisons à bord du plan VPLP lancé en 2017, dit : “L’équipage est au point et si le bateau n’est pas de dernière génération, il permet d’attaquer sans se faire trop peur, ce qui est primordial sur une transat en double. S’il y a de la mer et du vent fort au début, ils pourront bien se placer dès la sortie de la Manche.”

Quid d’Edenred, le dernier-né de la classe (plan Romaric Neyhousser), qui a frappé fort fin septembre en remportant sa toute première course, les 24h Ultim ? “Basile (Bourgnon) et Emmanuel (Le Roch) n’ont eu que quelques mois pour se préparer, mais ils ont déjà travaillé sur pas mal de détails car ils ont pu très vite naviguer après la mise à l’eau”, observe Quentin Vlamynck. Pour Matthieu Souben, le binôme sera performant, mais la jeunesse du bateau sera peut-être un frein : En termes de fiabilité et de connaissance du bateau, ils ont encore un peu de retard, ce qui est logique. Cela ne veut pas dire qu’ils ne feront pas une superbe course mais sur le papier, je mets un petit bémol.”

Léonard Legrand émet moins de réserves : “Les plans Neyhousser fonctionnent bien, ils sont rapides dans toutes les conditions. Si le bateau n’a pas trop d’ennuis techniques, je suis sûr qu’il sera aux avant-postes.” Le constat vaut aussi pour Lazare (Erwan Le Draoulec /Tanguy Le Turquais) : un Ocean Fifty performant (ex Réalités, plan VPLP 2023), un duo habitué au large, mais encore assez novice en multi. “Je ne suis pas sûr qu’ils pourront tout le temps être pied au plancher mais il faudra s’en méfier“, prévient Léonard Legrand.

Le podium de nos experts : 1. Matthieu Perraut/Jean-Baptiste Gellée (Inter Invest), 2. Erwan Le Roux/Audrey Ogereau (Koesio), 3. Baptiste Hulin/Thomas Rouxel (Viabilis Océans) et Thibaut Vauchel-Camus/Damien Seguin (Solidaires en Peloton).

Class40 : Douguet et Tréhin
vont-ils rester invaincus ? 

Nos experts de la Class40 sont unanimes : difficile de donner des pronostics dans cette catégorie qui réunit le gros des troupes, avec 42 inscrits“Cela suit une tendance qu’on observe depuis quelques années : dans cette classe, 15 à 20 bateaux courent de manière très professionnelle, le niveau ne fait que monter, avec un plateau super homogène”, constate Nicolas Andrieu. “À chaque fois, on voit de sacrées batailles. J’ai encore le souvenir d’il y a deux ans : c’était passionnant et indécis de bout en bout pour la victoire”, souligne Alexis Loison, qui était engagé avec Nicolas Jossier. Pour Antoine Carpentier, “il faudra aussi avoir de la réussite sur les conditions météo rencontrées en fonction du bateau choisi car chaque carène a ses points forts et ses points faibles en fonction de l’allure, de l’état de la mer ou de la force du vent.”Dur de se mouiller, donc, mais nos intervenants s’accordent à dire qu’un duo semble avoir un petit ascendant pour l’emporter : Corentin Douguet et Axel Tréhin (SNSM, faites un don !). De fait, depuis la mise à l’eau de leur Lift V3, ils ont tout gagné, en équipage (Spi Ouest-France) comme en double (CIC Normandy Channel Race et Fastnet). “Les formats étaient plus courts que sur la transat, donc il est difficile d’en tirer des conclusions. Mais tout de même, pour remporter d’emblée trois courses sur trois, il faut une sacrée maîtrise, analyse Nicolas Andrieu.

Ils ont un excellent bateau, la dernière version de chez Lombard, un cabinet qui s’investit énormément en Class40. J’ai un peu navigué à bord et j’ai trouvé l’ergonomie hyper bien faite. Axel est désormais une figure de la Class40, tout comme Corentin qui a aussi un passé de figariste, et on sait que ces gens-là sont dangereux !” sourit Alexis Loison.

Ça se bouscule pour le podium

Sur la deuxième marche du podium, nos experts placent les Espagnols Pep Costa et Pablo Santurde à bord de VSF Sports, l’ex Allagrande Pirelli vainqueur en 2023 (Musa 40 signé Gianluca Guelfi). “Ils ont fait beaucoup optimisations qui, pour en avoir discuté avec l’architecte, vont dans le bon sens pour ce type de parcours, souligne Nicolas Andrieu qui était à bord en 2023. Pep sera un gros client, surtout associé à Pablo qui a un magnifique palmarès sur cette course en Class40 [vainqueur en 2021, 2e en 2013, 3e en 2017 et 2023, NDLR].”Pour compléter le podium, les votes ont été serrés et nos spécialistes misent sur Guillaume Pirouelle et Cédric Chateau (Mach 40.5 Seafrigo-Sogestran) qu’Alexis Loison, qui les connaît très bien, voient faire un joli coup. “Ils ont eu des résultats probants cette année et ils se côtoient depuis toujours, puisque Cédric a été l’entraîneur de Guillaume. J’ai remplacé Cédric sur la première manche des Sables-Horta et j’ai pu voir à quel point le bateau était bien préparé. Guillaume s’est énormément investi techniquement, je les sens très motivés et affûtés.”

Deux autres duos de favoris sont cités par nos spécialistes : Fabien Delahaye/Pierre Leboucher sur le Lift V2 Legallais, vainqueur cette année des Sables-Horta, et Achille Nebout/Gildas Mahé (Amarris). Malgré un démâtage qui a perturbé leur saison, ces derniers ne seront pas handicapés, d’après Antoine Carpentier : “Je ne me fais pas trop de soucis pour eux car ils sont solides psychologiquement et ils ont continué à naviguer ensemble sur d’autres supports”. Parmi les outsiders, plusieurs paires sont ressorties, comme Michel Desjoyeaux/Alexandre Le Gallais, qui étrennent l’Agité 40 Trimcontrol, ou les Italiens Luca Rosetti/Matteo Sericano (Maccaferri Futura), vainqueurs de la première étape des Sables-Horta.

Le podium de nos experts : 1. Corentin Douguet/Axel Tréhin (SNSM, faites un don !), 2. Pep Costa/Pablo Santurde (VSF Sports), 3. Guillaume Pirouelle/Cédric Chateau (Seafrigo-Sogestran).

Photo : Eneour Leost

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