Le 26 octobre au Havre, six Class40 construits par Sangiorgio Marine prendront le départ de la Transat Café L’Or, dont l’ex Allagrande Pirelli d’Ambrogio Beccaria (devenu VSF Sports avec Pep Costa), plan Gianluca Guelfi lancé en 2022, qui a fait connaître le chantier italien, avec une deuxième place sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, puis des victoires, entre autres, sur la Transat Jacques Vabre 2023 et The Transat CIC 2024.
“Il y avait une part de risque en relevant ce défi car Ambrogio avait alors peu d’expérience en Class40 et c’était le premier bateau conçu par Gianluca, rappelle Edoardo Bianchi, fondateur et dirigeant de Sangiorgio Marine. Aujourd’hui, voir six Musa 40 sur la Transat Café L’Or est un accomplissement majeur et le fruit d’un travail d’équipe extraordinaire. D’autant que selon moi, cinq ont le potentiel pour évoluer aux avant-postes de la course.”
Ces premières collaborations en Class40 ont en tout cas été fructueuses pour le chantier créé en novembre 2021, puisqu’elles lui ont permis d’aller plus loin, avec des projets encore plus ambitieux. “Les Musa 40 ont été une excellente carte de visite, confirme Edoardo Bianchi. Nous avons ainsi pu être présents sur la dernière Coupe de l’America, en construisant les HSV Bluegame [chase boat à hydrogène, NDLR] d’American Magic et Orient Express Racing Team. Et en février dernier, avec Gianluca Guelfi, nous avons dévoilé le One Design Metis 45 à foils, un concept entièrement nouveau et révolutionnaire pour la course au large.”
Parmi les autres faits d’armes de Sangiorgio Marine, une collaboration avec le Gitana Team dans le cadre de la construction du nouvel Ultim de Charles Caudrelier. “Nous ne pouvons pas révéler trop de détails, car nous sommes soumis à un accord de confidentialité, mais nous travaillons sur le développement des appendices, poursuit le fondateur du chantier basé à Gênes. Nous sommes vraiment honorés d’avoir l’opportunité d’accompagner une équipe aussi influente dans le monde de la course au large. Cela nous aidera probablement pour de futurs partenariats.”
Directeur technique du Gitana Team, Pierre Tissier précise quant à lui : “Nous avons fait appel à Sangiorgio Marine pour produire certaines pièces et systèmes, mais aussi pour en finaliser d’autres. Nous sommes satisfaits du sérieux et de la qualité des prestations. Ce n’est pas une surprise car nous avions déjà collaboré avec Edoardo à l’époque où il travaillait chez Persico.”
Forte de ces expériences, l’équipe de Sangiorgio Marine affiche aujourd’hui la volonté de construire des unités de plus grande dimension, et notamment un Imoca, le chantier dispose pour cela des infrastructures, des outils et de ressources humaines qui, entre son bureau d’études et les opérateurs, ne cessent de croître. “Nous avons désormais la capacité de construire des bateaux allant jusqu’à 100 pieds”, confirme Edoardo Bianchi, avant d’ajouter : “Un autre marché qui nous intéresse, lié à la classe Imoca, est celui des appendices – foils et safrans – pour lesquels nous développons de nouveaux procédés et optimisons les technologies de construction. Nous augmentons notamment nos capacités de production avec une zone interne d’usinage de moules, équipée d’un bras anthropomorphe de 7 mètres sur 4 pour l’usinage et l’impression 3D.”
Autant d’atouts qui pourraient permettre à Sangiorgio Marine d’être encore bien représenté sur les départs de course dans les années à venir.
Photo : Codezero Agency
